BOËT Hubert
Doctorant

Doctorant et enseignant à l’Université Paris 13.
Contrat doctoral fléché dirigé par M. Philippe Bouquillion (LabSIC) et M. Laurent Petit (GRIPIC) depuis septembre 2020.

Sujet de thèse : « Opportunités et limites de l’industrialisation de la formation par les algorithmes au sein des universités françaises »

“Ma thèse s’inscrit d’une part dans le contexte conjoncturel de la crise sanitaire lié à la Covid-19, qui a renforcé l’incitation au déploiement des dispositifs de formation à distance, et d’autre part dans un contexte structurel, l’avènement, depuis plusieurs années, dans des pans entiers de nos sociétés et sous l’impulsion des acteurs industriels de l’Internet, de dispositifs algorithmiques, automatisés, de collecte et de traitement de données d’utilisateurs (connues sous l’expression Big Data). Dans le secteur de l’éducation, les acteurs institutionnels, entreprises, start-ups, écoles et universités s’en emparent également – historiquement ils ont d’ailleurs souvent joué un rôle pionnier dans l’introduction des technologies d’information et de communication.

A partir de ce constat, je m’intéresse à l’adoption de ces dispositifs par les acteurs de l’enseignement supérieur français, et particulièrement les universités, à travers le site de cours en ligne qu’elles ont lancé en 2013 sous le nom de France Université Numérique (FUN), et que je mets en perspective avec l’offre d’acteurs privés. J’interroge ainsi les modalités d’industrialisation de l’éducation, thème cher au LabSIC, que recèlent ces sites et leurs architectures tournées vers les données d’utilisateurs.”

Parcours

2019 : Master 2 “Recherche et Développement en Sciences de l’Information et de la Communication”, CELSA Paris-Sorbonne.

2018 : Master “Media and Communication Studies”, semestre Erasmus, Freie Universität Berlin.

2017, 2018 : Licence puis Master 1 “Marketing, Communication et Publicité”, CELSA Paris-Sorbonne.

2016 : Licence de Gestion, Université Paris-Dauphine.

Publication
  • “La Singularity University, une entreprise globale de savoir”, mémoire de recherche, 2019, https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02495713.

Résumé : “Alors que l’intelligence artificielle ne cesse de se développer, tant dans ses applications techniques que dans les discours médiatiques, une “école” centrée sur ces technologies se développe en Californie : la Singularity University.

A partir d’une étude sémio-discursive de son site web, et dans la lignée des travaux de Michel Foucault, nous voulons comprendre comment les offres de savoir de cette entité, et son autoproclamation en tant que university, sous-tendent l’affirmation de pouvoirs, teintés d’idéologie techno-utopiste voire transhumaniste ancrés dans la Silicon Valley. Nous replaçons pour cela notre objet dans une filiation historique de l’hybridité : la contre-culture californienne, les laboratoires de recherche et think tanks états-uniens, les forums-réseaux tels Wired, et l’Université américaine. Il apparait que la Singularity University, que nous qualifions d’ « entreprise globale de savoir », actualise le paradigme néolibéral de l’économie du savoir, en y ajoutant les relations de pouvoir que recouvrent aujourd’hui technologie et intelligence artificielle.”