17 mars 2021

Séminaire Genre(s) et méthodes (GEM. Troisième séance : 21 mai 2021


Détails de l'événement

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Méthodologies et décolonisation : enjeux, débats et outils

Troisième séance 21 mai 202 : Méthodologies et décolonisation : enjeux, débats et outils

  • Sandeep Bakshi (Université de Paris – LARCA) : «Queeritude décoloniale. Quels objets, quelles possibilités ?»
  • Naïma Hamrouni (Uqàm – CRIDAQ): «Rechercher pour réparer – desiderata en vue d’une éthique féministe de la recherche»

Vous trouverez les résumés des interventions ainsi que la présentation du séminaire ci-dessous.

L’ensemble des séminaires aura lieu sur Zoom. Ils sont gratuits et ouverts à toutes et à tous sous réserve d’inscription : C (SVP mentionnez le nom et la date du ou des séminaire(s) au(x)quel(s) vous souhaitez participer).

Présentation du séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) : 
Co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), le séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) s’attache à étudier les questions féministes, intersectionnelles et de genre(s) en matière de méthodes, méthodologies et épistémologies. Concept transdisciplinaire fluide et non figé, le genre – ou les genres, pour échapper à un fonctionnement social binaire – a fait l’objet de travaux qui, en proposant un décentrement radical, ont transformé le paysage des sciences sociales et humaines tout au long du XXe siècle. Ce séminaire a pour objectif de proposer un espace pour discuter des apports de ces études à la pratique scientifique. Nous y discutons des façons de faire de la recherche lorsqu’on travaille sur le(s) genre(s), de ses / leurs articulations avec d’autres formes de minoration, et du pouvoir critique de cet outil pour désessentialiser le monde social. Cherchant à soustraire la réflexion à la pensée universaliste, nous y décentrons les regards pour aborder les questions de luttes, de résistances, à l’exemple de celles de corps racisés qui subissent différents rapports de domination. Nous réfléchissons à la façon dont sont opérés les décentrements des concepts et aux démarches mises en œuvre pour déconstruire les normes dominantes sur les identités de genre, les sexualités et d’autres rapports de pouvoir comme la classe ou la race. Pluriels, les questionnements portent sur la capacité à penser le positionnement de la chercheuse ou du chercheur, son engagement, sa subjectivité, le dévoilement de biais en termes de production ou d’interprétation de données, la réflexivité sur ces biais en tant que ressources heuristiques, épistémiques ou politiques, les questions éthiques soulevées par des objets perçus comme impurs, ou encore l’historiographie ou l’analyse du caractère genré d’un objet ou d’un dispositif d’enquête… Il s’avère pertinent de mettre au jour et d’analyser les façons dont le(s) genre(s) – ainsi que les concepts qui lui / leur sont rattaché(s) – sont travaillés et reconstruits par le terrain… Enfin, cet espace de dialogue a aussi pour vocation d’interroger la possible singularité des méthodes, méthodologies et épistémologies des approches par le genre et des études féministes et intersectionnelles. Ce séminaire met en lumière des travaux s’inscrivant dans les champs des médias et de la communication, et plus largement en sciences humaines et sociales (sociologie, histoire, anthropologie, sciences politiques ou philosophie…).
21 mai 2021, 9h-12h au Québec et 15h-18h en France : Méthodologies et décolonisation : enjeux, débats et outils
Sandeep Bakshi : Queeritude décoloniale. Quels objets, quelles possibilités ?

Visant à ouvrir le champ décolonial et les études queer aux possibilités d’une lecture croisée, cette présentation prend appui sur deux théories, deux analytiques véritables d’études critiques œuvrant pour la transformation des relations sociales tout en relevant l’absence d’articulation d’un cadre de queeritude décoloniale. Il convient de souligner que les deux outils théoriques ne peuvent s’ignorer pendant longtemps car même si les deux champs de recherche demeurent rigoureusement disciplinaires, voire disciplinés, les possibilités de croisement restent souvent nombreuses et mal exploitées.

Situant les questions sur le positionnement éthique de la recherche et les objets de recherche dans le cadre épistémologique, l’exemple phare de cette présentation tend vers une analyse géo-culturelle, aspirant à formuler une critique du mouvement queer indien dominé par l’élite et la langue anglaise – une des six langues impériales dans le monde, selon les études décoloniales. En se décentrant de la langue anglaise, cette recherche amende l’équilibre des pratiques culturelles queer indiennes de façon à renouveler la problématique queer dans la région. Cette approche interdisciplinaire embrasse à la fois les grilles de lecture établies par les théories queer et décoloniales dans le but de proposer des outils pour une critique décoloniale des énonciations transnationales de queeritude.
Naïma Hamrouni: Rechercher pour réparer – desiderata en vue d’une éthique féministe de la recherche

Dans Moral Repair, Reconstructing Moral Relations After Wrongdoing (2006), la philosophe Margaret Urban Walker propose une théorie de la justice réparatrice guidée par l’exigence de réparer les relations morales intergroupes dégradées par une histoire de violence, d’exploitation et d’oppression. Dans cette présentation exploratoire, nous proposons de poser les premières bases d’une approche éthique féministe de la recherche qui s’inscrirait dans un paradigme de justice réparatrice.

L’ensemble des séminaires aura lieu sur Zoom. Ils sont gratuits et ouverts à toutes et à tous. L’inscription est requise en écrivant à (SVP mentionnez le nom et la date du séminaire auquel vous voulez participer).